La diversion n'y fit rien. Il y a trop de larmes. Trop de sang. Trop de corps ensevelis dans les eaux profondes de la Méditerranée. Des frères, des sœurs et même des enfants qu'on ne verra plus jamais. Des familles décimées ; des pères meurtris; des épouses et des mères au bord du gouffre. Sans parler de ces enfants, à peine livrés au monde, sevrés brutalement de l'amour paternel ou maternel. Combien sont-ils au fond de l'océan? On ne le saura jamais. L’Etat est incapable même de les compter. Quand il en parle, c'est surtout pour mentir froidement au peuple, en le regardant dans le blanc des yeux.
J'ai le coeur qui n'arrête pas de saigner en ce 29 ocrobre jour de mawlid, voyant ce chiffre macabre de l'OIM confirmant la tragédie: "140 morts dans un naufrage (une pirogue qui a explosé en plein océan ) au large du Sénégal". Au même moment, pour le même naufrage, les autorités, le Président en premier, parlaient d'une dizaine de morts. Quelle infamie! Dans la même période, la marine nationale , censée apporter secours et protection aux citoyens -fussent-ils de vulgaires délinquants- provoquait le chavirement d'une autre embarcation au large de Dakar. Là egalement, les morts se comptent par dizaines.
Qu'avons nous fait pour mériter pareils dirigeants, pardon pareil châtiment. Ce cri du coeur d'un internaute est simplement éloquent. Il dit: "qu'est ce qui se passe? Les arabes nous tuent. Les Blancs nous tuent. Et maintenant, notre propre pays nous tue dans notre propre pays. C'est vraiment méchant. Qu'avons nous fait?". Le bonhomme de pouffer un fou rire. Un rire plein de dépit, de dégoût. "C'est vraiment méchant " ressasse-t-il très amer.
Et cela ne choque pas. Le plus révoltant, c'est de voir cette indifférence presque totale du peuple ayant perdu toute sa capacité d'indignation. A la limite, on s'en prend aux pauvres migrants dont le seul tort a été de braver la mort, dans l'espoir de trouver ailleurs le bien-être qu'ils sont sûrs de ne jamais trouver chez eux, dans l'espoir de réussir, de suppléer des parents fatigués de les nourrir jusque bien au-delà de l'age adulte.
Analphabètes et sans qualification pour la plupart, ces jeunes voient pourtant rarement la puissance publique. Débrouillards devant l'éternel, ils sont dans les marchés, les champs, la mer comme pêcheurs... Parfois chassés ; parfois privés des ressources qui leur assuraient la survie, ils préfèrent l'exil, plutôt que le vol, les agressions, le banditisme.
Victimes, ils sont comme coupables. On les charge ; on les accuse ; on les taxe de suicidaires. L'Etat, lui, n'est coupable de rien. Lui qui n'a su ni les instruire, ni leur donner un métier, encore moins un emploi et passe son temps à les voler, à les spolier.
Par Mor Amar, journaliste au quotidien L’EnQuête
J'ai le coeur qui n'arrête pas de saigner en ce 29 ocrobre jour de mawlid, voyant ce chiffre macabre de l'OIM confirmant la tragédie: "140 morts dans un naufrage (une pirogue qui a explosé en plein océan ) au large du Sénégal". Au même moment, pour le même naufrage, les autorités, le Président en premier, parlaient d'une dizaine de morts. Quelle infamie! Dans la même période, la marine nationale , censée apporter secours et protection aux citoyens -fussent-ils de vulgaires délinquants- provoquait le chavirement d'une autre embarcation au large de Dakar. Là egalement, les morts se comptent par dizaines.
Qu'avons nous fait pour mériter pareils dirigeants, pardon pareil châtiment. Ce cri du coeur d'un internaute est simplement éloquent. Il dit: "qu'est ce qui se passe? Les arabes nous tuent. Les Blancs nous tuent. Et maintenant, notre propre pays nous tue dans notre propre pays. C'est vraiment méchant. Qu'avons nous fait?". Le bonhomme de pouffer un fou rire. Un rire plein de dépit, de dégoût. "C'est vraiment méchant " ressasse-t-il très amer.
Et cela ne choque pas. Le plus révoltant, c'est de voir cette indifférence presque totale du peuple ayant perdu toute sa capacité d'indignation. A la limite, on s'en prend aux pauvres migrants dont le seul tort a été de braver la mort, dans l'espoir de trouver ailleurs le bien-être qu'ils sont sûrs de ne jamais trouver chez eux, dans l'espoir de réussir, de suppléer des parents fatigués de les nourrir jusque bien au-delà de l'age adulte.
Analphabètes et sans qualification pour la plupart, ces jeunes voient pourtant rarement la puissance publique. Débrouillards devant l'éternel, ils sont dans les marchés, les champs, la mer comme pêcheurs... Parfois chassés ; parfois privés des ressources qui leur assuraient la survie, ils préfèrent l'exil, plutôt que le vol, les agressions, le banditisme.
Victimes, ils sont comme coupables. On les charge ; on les accuse ; on les taxe de suicidaires. L'Etat, lui, n'est coupable de rien. Lui qui n'a su ni les instruire, ni leur donner un métier, encore moins un emploi et passe son temps à les voler, à les spolier.
Par Mor Amar, journaliste au quotidien L’EnQuête
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